👑 Dividend Kings : la clé pour des revenus stables ?
#33 : Celui qui recevait des dividendes croissants depuis 5O ans
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💭 Mon grain de sel : Des dividendes qui montent, qui montent…
🐦 Le tweet de la semaine
📊 Le juste prix : Automatic Data Processing (ADP)
💬 La citation de la semaine
🤩 Une image vaut mille mots
🛠 Une ressource vraiment utile : La liste des 54 Dividend Kings en 2025
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💭 Mon grain de sel : Des dividendes qui montent, qui montent…
Je te rassure, ça n’a pas changé : je ne prends pas mes décisions d’investissement en fonction des dividendes versés par l’entreprise. Même si voir apparaitre le versement d’un dividende sur ton téléphone produit un petit “boost” de dopamine, ce n’est pas cela qui fondamentalement te rendra plus riche. J’en avais déjà parlé dans une newsletter publiée en juin dernier ⤵️
Mais le rôle de cette newsletter n’est pas de défendre bec et ongle mes propres convictions. Je veux que chacun puisse apprendre quelque chose, que tu n’y connaisse rien ou que tu investisses déjà en Bourse depuis plusieurs années.
Aujourd’hui je vais donc parler des entreprises qui versent régulièrement un dividende croissant.
Rappel : c’est quoi un dividende ?
Avant même de parler des catégories d’entreprises versant des dividendes, je veux faire un bref rappel de ce qu’est VRAIMENT un dividende.
C’est très simple : une entreprise peut décider d’utiliser son argent de différentes façons : rembourser des dettes, racheter des actions, faire des acquisitions, se développer, et… payer un dividende.
En fait, en payant un dividende l’entreprise annonce “Bon, on a de l’argent, on ne sait plus trop quoi en faire, alors on va vous le distribuer, et vous en ferez ce que vous voulez”
Chouette ! De l’argent gratuit !
Ou pas…
En fait, le montant des dividendes versés est automatiquement déduit du prix de l’action. Je l’avais déjà expliqué dans la newsletter citée plus haut :
Le prix d’une action reflète la valeur intrinsèque de l’entreprise +/- les variations du marché.
Le montant du dividende est déduit du prix de l’action car le cash distribué aux actionnaires n’est plus disponible, ce qui réduit donc mathématiquement la valeur comptable de l’entreprise.
Après le détachement, le prix de l’action peut monter ou baisser, en fonction des attentes du marché vis-à-vis de l’entreprise.
Donc en réalité, le cash vient juste de changer de place, en passant de la poche “Cash disponible pour l’entreprise” à la poche “Cash disponible pour Vivien”.
Une entreprise peut payer ses dividendes aux actionnaires à partir de :
ses free cash-flow (le cash reçu sur la période) 🟢
son cash disponible en réserve (taper dans la trésorerie) 🟠
l’émission de nouvelles actions (qui va donc réduire la part de détention de l’entreprise par les actionnaires…) 🔴
nouvelles dettes (qu’il faudra rembourser à un moment…) 🔴
Il n’y a pas de formule magique : pour maintenir (et augmenter) le dividende, l’entreprise doit augmenter ses profits. C’est bien la croissance de l’entreprise et de ses profits qui enrichissent les actionnaires, et non le fait de toucher (ou non) des dividendes.
De nombreuses personnes investissent dans des actions qui versent des dividendes dans l’optique d’obtenir un “revenu passif”. Mathématiquement, le résultat est similaire à vendre une partie des actions. Mais le fait de recevoir quelque chose sans rien faire activement est sûrement l’un des facteurs les plus important qui explique la popularité de cette approche. Et pour certains, il est psychologiquement rassurant et/ou satisfaisant de voir du cash arriver sur son compte “sans rien faire”, ce qui peux les motiver à rester investi sur le long-terme.
Mais tu vas voir que tous les dividendes ne se ressemblent pas…
Verser un dividende vs. Verser un dividende CROISSANT
Tu l’as sûrement compris, verser un dividende est très simple pour une entreprise, d’autant plus si elle produit des bénéfices. Mais beaucoup (trop) d’entreprises se mettent à verser un dividende une année, puis le diminue au bout de 3 ans, puis le reverse après 1 an, puis le diminue après 2 ans…
Bref : pour les investisseurs en quête de “revenu passif”, ce type d’entreprise est un véritable cauchemar !

Un des critères les plus important à vérifier est le “payout ratio”, ou “ratio de distribution”. Il est calculé simplement en divisant les dividendes versés par les bénéfices perçus. Le même calcul en utilisant les free cash-flow permet d’obtenir le FCF payout ratio.
Au contraire, certaines entreprises parviennent à augmenter les dividendes versés, années après années. Cela témoigne souvent d’un management compétent, notamment si l’entreprise continue ça pendant des périodes difficiles au niveau macro-économique (crise de 2000, crise de 2008, etc…).


Les classifications emblématiques aux US
Les classifications que je vais présenter témoignent d’une approche structurée de l'investissement en dividendes. Ceci est très spécifique au marché américain, où la culture des rendements croissants est fortement valorisée. En Europe, des entreprises de qualité distribuent aussi des dividendes, mais elles privilégient souvent un ratio de distribution plus flexible, influencé par les bénéfices annuels.
Les vieux de la vieille : Dividend Kings
L'expression "Dividend King" désigne les entreprises américaines ayant augmenté leurs dividendes de manière consécutive pendant au moins 50 ans.
Bien que l'origine exacte du terme reste floue, il semble avoir gagné en popularité vers la fin des années 1990 et au début des années 2000, lorsque l'intérêt pour les actions versant des dividendes s'est intensifié, en partie à cause des crises financières et des rendements obligataires bas.
Lorsque les rendements obligataires sont bas, les investisseurs se tournent plus facilement vers des classes d’actifs considérées comme “plus risquées”, comme les actions. Mais comme décrit précédemment, le versement régulier de dividendes en augmentation contribue à diminuer le risque perçu et peut apporter une “stabilité” aux rendements d’un portefeuille en quête de revenu passif.
Les Dividend Kings sont souvent des entreprises établies dans des secteurs résilients comme la consommation de base, avec des modèles économiques solides et prouvés. Parmi les plus connus on peut citer : Coca-Cola (KO), Procter & Gamble (PG), Colgate-Palmolive (CG), Wal-Mart (WMT) ou encore Johnson & Johnson (JNJ)
Noblesse oblige : Dividend Aristocrats
Le terme "Dividend Aristocrat" a été introduit par Standard & Poor's (S&P) en 1989, pour offrir un outil de filtrage aux investisseurs recherchant des actions combinant résilience et croissance des revenus.
La liste contient les entreprises ayant augmenté leurs dividendes chaque année pendant au moins 25 ans. Mais en plus, contrairement aux Dividend Kings, les entreprises doivent être listées sur l’indice boursier américain S&P 500.
Parmi les plus connues (et qui ne sont pas Dividend Kings), on peut citer : McDonald’s (MCD), Caterpillar (CAT) ou encore Realty Income (O).

Les prétendants : Dividend Contenders et Challengers
On parle ici des entreprises ayant 10-24 ans (Contenders) et 5-9 ans (Challengers) d'augmentations consécutives. Ces classifications permettent aux investisseurs de surveiller les entreprises ayant un potentiel de devenir Aristocrats ou Kings.
Ces actions offrent des rendements en dividendes supérieurs à la moyenne du marché, mais elles ne disposent pas nécessairement d’un historique long d’augmentation des dividendes.
Elles sont souvent présentes dans des secteurs comme l’immobilier (REITs) ou les services aux collectivités.
Performance par rapport au marché
Les Dividend Kings et Aristocrats peuvent parfois surperformer le marché sur de longues périodes, tout en offrant une volatilité inférieure. Ces entreprises sont souvent concentrées dans des secteurs défensifs tels que la consommation courante, la santé et les services publics, qui tendent à mieux résister aux récessions. Par exemple, lors de la crise financière de 2008, des entreprises comme Johnson & Johnson ou Procter & Gamble ont non seulement maintenu mais également augmenté leurs dividendes.

Cependant, bien que ces actions soient souvent perçues comme des valeurs sûres, leur croissance peut être limitée pendant les périodes de forte expansion économique, et elles peuvent sous-performer les indices globaux dans ces contextes, comme c’est le cas depuis 2010.

✅ Avantages d’investir dans ces entreprises
Stabilité et résilience : Les Dividend Kings et Aristocrats sont des entreprises bien établies, capables de résister aux crises économiques. Leur capacité à augmenter les dividendes pendant des décennies est une preuve de robustesse.
Flux de revenus prévisibles : Ces actions offrent une source de revenus réguliers et croissants, idéale pour les investisseurs à la recherche de rendements stables, notamment les retraités.
Effet composé : La réinjection des dividendes pour acheter des actions supplémentaires permet d’accélérer la croissance du portefeuille.
Diversification sectorielle : Les Dividend Aristocrats couvrent une large gamme de secteurs, offrant des opportunités pour diversifier les investissements.
🚫 Limites
Sensibilité à la valorisation : Ces actions sont souvent prisées et peuvent être surévaluées, ce qui limite leur potentiel de hausse.
Faible exposition à la croissance : Ces entreprises sont souvent mûres, avec une croissance des revenus plus lente que celle des sociétés en plein essor.
Risques macroéconomiques : Les hausses de taux d’intérêt ou une inflation persistante peuvent rendre les rendements en dividendes moins attractifs par rapport à d’autres options, comme les obligations.
Comment optimiser une stratégie basée sur les actions à dividendes ?
Combiner différentes catégories : Associer des Dividend Aristocrats à des actions à dividendes plus élevés ou actions à croissance plus rapide, pour diversifier les sources de rendements.
Surveiller les fondamentaux : Une politique de dividendes durable repose sur des bénéfices solides et une gestion prudente de l’endettement. Évitez les entreprises qui versent des dividendes supérieurs à leurs profits.
Investir avec discipline : Profiter des corrections de marché pour acheter ces entreprises à des prix raisonnables, afin d’améliorer les rendements à long terme.
Et toi, tu investis dans ce type d’entreprises ? Dis-le moi en commentaire ! ⤵️
🐦 Le tweet de la semaine
📊 Le juste prix : Automatic Data Processing (ADP)
ADP (Automatic Data Processing) est une entreprise américaine fondée en 1949, spécialisée dans les services de gestion des ressources humaines. Elle aide les entreprises à gérer leurs paies, leurs avantages sociaux et d'autres tâches administratives liées aux employés. Présente dans de nombreux pays, ADP est reconnue pour ses solutions fiables et adaptées aux besoins des entreprises de toutes tailles.
Chaque semaine, je te partage mes estimations sur la valorisation d’une entreprise. Pour comprendre la méthode, je t’invite à (re)lire cette édition de la newsletter.
Le tableau ci-dessous te permet de visualiser mes différentes estimations en fonctions des hypothèses de croissance des free cash flow & du ratio de valorisation Prix / FCF.
En rouge 🔴 Le prix actuel semble sur-valorisé.
En blanc ⚪️ Le prix actuel semble correctement valorisé.
En vert 🟢 Le prix actuel semble sous-valorisé.
(Attention : les couleurs sont relatives au prix de l’action le jour de l’analyse !)
⬇️ Mon estimation personnelle ⬇️
Croissance des free cash flow
Historiquement, le CAGR (Taux de Croissance Annuel Composé) se situe autour de 9 % sur 10 ans et 12 % sur 5 ans.
Je pense que ADP peut augmenter ses FCF d’environ 10 % par an sur les 5 prochaines années.

Ratio Prix / FCF
Historiquement sur 10 ans, le ratio Prix / FCF se situe en général entre 20 et 40
Le ratio médian sur 10 ans et sur 5 ans est similaire, entre 29 et 30.
Je pense donc que tabler sur un ratio de 26 dans 5 ans semble raisonnable, et permet de prendre en compte un potentiel dégonflement de la valorisation (actuellement proche du médian, à 29.5).

Avec ces hypothèses que je juge assez prudentes, on peut voir dans le tableau que mon juste prix se situerait autour de 285 $. La “fourchette acceptable” (encadrée dans le tableau) se situerait entre 262 $ et 310 $.
Ce qui correspondrait à un prix de l’action dans 5 ans de 439 $, soit +48 % et un CAGR d’environ 8.11 % seulement.
Le ratio P/FCF actuel de 29 suggère que le prix actuel de 297 $ “anticipe” une croissance des free cash-flow de seulement 8.5 % par an.
Les prix-cibles des analystes (dans 1 an) se situent entre 272 $ et 341 $, avec une moyenne autour de 304 $.
Graphiquement, l’action semble se situer dans un canal haussier à long-terme depuis 2010.
Plus récemment, l’action a “rebondi" sur le bas du canal en octobre et juillet 2024, pour ensuite s’envoler et venir tester sans succès la zone de résistance autour des 310 $.
Mon “prix juste” de 285 $ semble également se situer sur une zone de support horizontal (ligne verte). Si le prix revient sur ces niveaux, je me replongerais dans le dossier plus en profondeur…
💬 La citation de la semaine
Vous savez quelle est la seule chose qui me fasse plaisir ? C'est de voir mes dividendes arriver.
John D. Rockefeller (1839 - 1937)
🤩 Une image vaut mille mots

🛠 Une ressource vraiment utile : La liste des 54 Dividend Kings en 2025
Sur le site web simplysafedividends.com (en anglais), tu peux retrouver la liste et une description des 54 entreprises qui rentrent dans la catégorie des Dividend Kings en 2025.
Une porte d’entrée sympathique si ce genre d’entreprises t’intéresse. Mais comme toujours : fais tes propres recherches et ne te contente pas d’un avis externe !