Ce que j'aurais aimé savoir quand j'ai commencé à investir en Bourse
#20 : Celui qui apprenait de ses erreurs (et de celles des autres)
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💭 Mon grain de sel : Sauf erreur, je ne me trompe jamais !
🐦 Le tweet de la semaine
💬 La citation de la semaine
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💭 Mon grain de sel : Sauf erreur, je ne me trompe jamais !
Il est bon d’apprendre de ses erreurs. Il est encore plus important d’apprendre des erreurs des autres.
Charlie Munger
Après plus de 3 ans à investir activement en Bourse en achetant des actions individuelles, je peux affirmer sans honte : j’ai fait beaucoup, BEAUCOUP d’erreurs.
Est-ce que j’aurais pu les éviter ? Peut-être.
Est-ce que chaque erreur m’a appris une leçon ? Définitivement.
Heureusement pour moi, j’ai fait la plupart de ces erreurs tôt dans ma “carrière” d’investisseur. Mieux vaut perdre 50 % de 1000 € que 50 % de 300 000 € !
Certaines erreurs peuvent sembler “nécessaire” : il est des leçons qu’on n’apprend que par expérience, en les affrontant. Mais je suis persuadé qu’on peut en éviter pas mal en étudiant les erreurs des autres.
C’est pourquoi aujourd’hui je te partage 7 choses que j’aurais aimé savoir - ou plutôt VRAIMENT comprendre - avant d’investir en Bourse…
Diversifier, mais pas trop
L’un des premiers conseils qu’on reçoit en commençant, c’est d’éviter de mettre tous ses oeufs dans le même panier. Logique : si tu investis 100 % de ton capital dans UNE SEULE entreprise, tu as intérêt d’être HYPER confiant en son avenir… Le moindre problème et BADABOUM ton capital s’effondre.
C’est pour ça qu’on te conseille en général de diversifier : acheter des actions d’entreprises différentes, dans des secteurs différents, dans des régions géographiques différentes, de tailles différentes, etc… Mais aussi potentiellement de diversifier le type d’actifs : actions, obligations, crypto, SCPI, immobilier physique, métaux précieux, matières premières, et j’en passe…
Mon avis ?
Quand tu commences, c’est une grosse c*nnerie !
Oui, diversifier permet de protéger le capital : par exemple, si tes actions chutent, peut-être que les SCPI, l’or et les obligations montent. Mais une erreur serait de TROP diversifier trop tôt, pour plusieurs raisons :
en diversifiant trop, le capital est dilué : si tu investis par exemple 2 % de ton capital de 100 000 € sur une seule action, et que cette action fait +400 %… Ton capital augmentera de seulement 10 % (+10 000 €).
Si au contraire tu avais investi 10 % dans l’entreprise, après l’avoir analysé et “pris les risque” de concentrer beaucoup de capital dedans : tu aurais gagné 50 000 €, soit +50 % de ton capital !
au-delà de diluer la performance globale, trop se diversifier quand on commence présente un gros inconvénient : bien investir, ça demande du temps. Pour moi il est impossible de devenir *réellement* bon dans les actions, et les cryptos, et l’immobilier, et les SCPI, et…
Même au sein des actions, analyser une seule entreprise prend des heures (si on veut bien faire le travail). Sinon tu peux acheter des actions en fonction du dernier tweet de ton influencer préféré, à tes risques et périls…
J’ai commencé en investissant dans plus de 30 entreprises, sans réellement les analyser, parfois juste par ce que c’était des “grosses entreprises solides” a priori : Coca-Cola, Pepsi, Johnson & Johnson, Procter & Gamble… Pas que ce soient de mauvaises entreprises per se, mais elles ne correspondent pas à ma thèse d’investissement.
C’est pour ces raisons qu’aujourd’hui, je concentre mon portefeuille entre 10-15 actions (actuellement 14 sur CTO, et 10 sur PEA).
Pour aller plus loin, tu peux aller lire la newsletter que j’ai publié à ce sujet !
Ne pas investir dans une entreprise par ce que “untel a dit que…”
Quand on commence, qu’on veuille l’admettre ou non, on est influençable. En se formant, on peut être amené à voir des vidéos YouTube ou lire des posts sur X, ou des newsletters, qui partagent des avis parfois TRÈS positif ou négatif sur une entreprise.
On peut alors facilement tomber dans le “biais d’autorité”, en pensant :
Si LUI le dit, c’est sûrement vrai. Il est plus compétent que moi, a plus d’expérience que moi, il a fait le boulot. Je peux lui faire confiance.
Je suis moi-même tombé dans ce piège stupide au début : heureusement j’ai rapidement progressé dans mes analyses d’entreprises et j’ai pris conscience que certaines entreprises n’étaient pas aussi magnifiques que ce que Mr. Untel le clamait.
De plus, Mr. Untel et toi avez sûrement différentes stratégies, différents horizons d’investissement, différents “goûts” pour certains secteurs… Copier ce que fait quelqu’un ne marchait pas dans ton cours de Math au collège, ça ne marche toujours pas aujourd’hui quand tu investis en Bourse 😉
En Bourse, il y a des entreprises pour tout le monde. Mais toutes les entreprises ne conviennent pas à tout le monde.
Moi-même
Apprendre à lire les états financiers est plus important qu’apprendre à lire un graphique
Si tu tapes dans Google “action LVMH”, voilà ce que tu vas voir en premier :
Un ÉNORME graphique du prix de l’action, et quelques données financières franchement pas si pertinentes (capitalisation boursière, ratio prix/bénéfices, rendement du dividende…).
C’est l’erreur que font beaucoup de débutants, y compris moi-même, quand ils commencent : focaliser beaucoup (trop) d’attention sur l’évolution du prix. Et penser naïvement :
Puisque le prix monte depuis xxx années, il va sûrement encore monter !
Alors oui… mais en fait non !
Rappel express : le PRIX d’une action ne reflète pas forcément la VALEUR de l’entreprise en temps réel. Parfois le prix est au-dessus de la “vraie valeur”, parfois en-dessous. Et ce n’est pas par ce que le prix monte depuis plusieurs années qu’une baisse - parfois brutale - ne peut pas se produire.
Exemple encore avec LVMH : -25 % en 3 mois (juillet-octobre 2023), ça fait mal psychologiquement pour ceux qui ont acheté au plus haut.
Pourtant, un simple coup d’oeil au ratio Prix / Free cashflow aurait dû inciter à la prudence : il se situait à plus de 40, contre une valeur médiane autour de 27-30. Autrement dit, à ces niveaux de valorisation, l’erreur n’est pas permise.
Et quand l’économie chinoise tousse, LVMH s’enrhume…
Au-delà de ces ratios relativement simples, il est crucial d’apprendre à lire les états financiers des entreprises pour comprendre comment évolue le chiffre d’affaire, où va l’argent, quels sont les niveaux d’endettement, combien d’argent reste-t-il vraiment à la fin, etc…
Je parle de ça plus en détail dans une série de newsletter publiées cet été !
Les dividendes sont surfaits
Quand tu commences à investir en Bourse, tu comprends vite un truc “magique” : l’argent que tu as investi dans des actions ‘travaille’ pour toi, chaque € étant comme un petit travailleur qui va aller ‘cueillir’ quelques centimes en plus, qui eux-mêmes vont travailler et aller cueillir d’autres centimes, etc, etc…
Dis autrement : certaines entreprises te versent régulièrement un dividende, que tu peux réinvestir pour toucher encore plus, etc, etc…
Ne m’en veux pas, je vais peut-être briser un de tes rêves, mais : les dividendes ne t’enrichissent pas. J’explique en détail les raisons dans une newsletter de juin 2024.
Mais pour faire simple : un dividende n’est rien d’autre que de l’argent que l’entreprise avait sur ses comptes, et qu’elle a transféré sur ton compte à toi. Donc, cet argent n’est plus disponible pour l’entreprise. Donc, sa valeur intrinsèque baisse naturellement du montant versé.
Les dividendes peuvent être une façon de toucher une rente de façon passive lorsque tu as accumulé suffisamment de capital. Mais quand ton but est de faire grossir ce capital le plus efficacement, les dividendes ne sont pas la meilleure solution.
Quand tu débutes, la seule chose que tu devrait vérifier c’est : SI l’entreprise verse des dividendes, COMMENT sont-ils financés ?
Ton cerveau te veut du mal
Avoir trop confiance.
Trop douter.
Accorder trop d’importance à certaines informations. Et pas assez à d’autres.
Les biais cognitifs sont tes pires ennemis. La bonne nouvelle, c’est qu’il ne tient qu’à toi d’y être attentif, de les percevoir et de les corriger à temps. La mauvaise nouvelle ? Parfois ça prend du temps, et souvent ils sont très bien cachés… Ce conseil s’applique donc non seulement aux débutants, mais aussi à tout le monde !
Exemple simple :
Tu as acheté une action 100 €, elle a augmenté de 50 % depuis. Super ! Mais bon, tu n’as pas envie d’en racheter à ce prix-là, ce serait dommage de faire baisser ton prix d’achat moyen (et donc ta plus-value latente en pourcentage)… SAUF QUE… entre-temps, l’entreprise a triplé ses bénéfices, et même 50 % plus cher elle est en réalité moins “chère” qu’auparavant !
Bravo, tu as été victime du biais d’ancrage !
Pour en savoir plus sur les biais cognitifs en Bourse, va lire la newsletter du 17 juillet 2024 😉
Le DCA : sur ETF oui, sur actions non
Quand tu commences, tu liras souvent qu’il vaut mieux investir en DCA - Dollar Cost Average, c’est-à-dire investir la même somme d’argent à intervalles réguliers, peu importe si le prix augmente ou diminue.
Ce conseil est 100 % applicable MAIS selon moi uniquement sur les ETFs. Pourquoi ? Par ce que les ETFs suivent les variations du marché, et qu’à priori, les marché ne devraient jamais tomber à zéro. Ou alors si cela arrive, on aura d’autres problèmes que de gérer nos portefeuilles boursier…
Par contre, investir en DCA sur des actions individuelles n’est pas raisonnable selon moi pour plusieurs raisons :
une entreprise peut faire faillite, et son action chuter à zéro ou presque
Exemples récents : Orpéa, Tupperware
une entreprise peut être fortement sur- ou sous-évaluée : continuer d’acheter alors que le prix est déraisonnablement élevé serait contre-productif
Exemples récents : LVMH à 900 € en 2023 ; Tesla à 400 $ en 2021
Selon moi, investir en actions individuelles nécessite au minimum 3 étapes:
Analyse quantitative : vérifier la croissance, la rentabilité, l’endettement, etc…
Analyse qualitative : vérifier le management, la concurrence, les perspectives, les sources de revenus, etc…
Valorisation : vérifier que le prix de l’action n’est pas trop éloigné de la valeur intrinsèque de l’entreprise (son “juste prix”)
Faire tout ça demande du temps, ce n’est pas inné et il faut se former. Et justement…
Investir en soi-même
L’une des erreurs les plus courantes quand on commence - en Bourse ou ailleurs - est de penser qu’on peut s’en sortir seul.
Alors oui, on peut réussir à apprendre suffisamment de choses seul : on a aujourd’hui accès non seulement à des livres mais à des podcasts, des vidéos, des newsletters, des sites web, des forums, Facebook, Twitter, Instagram…
En fait, le problème aujourd’hui est justement l’EXCÈS d’information disponible : pas étonnant de te sentir perdu dans cette jungle si tu commences à investir ! Et à qui faire confiance ? Comment juger si telle ou telle personne saura t’aider, TOI, à progresser ?
Parfois, payer une formation ce n’est pas tant pour avoir ACCÈS à l’information, mais pour avoir accès à un plan qui permet de guider dans la bonne direction, plus rapidement et sans brûler d’étapes.
Si investir 100, 200, ou 500 € dans toi-même, pour te former et éviter de PERDRE cet argent en faisant des erreurs, est-ce que ça ne voudrait pas le coup ?
C’est un sujet qui me tient à coeur, justement par ce que je développe un programme pour former/accompagner les français à mieux investir en Bourse, notamment dans les actions individuelles américaines.
Non, je ne suis pas un professionnel de la finance.
Non, je ne vendrais jamais quelque chose à tout prix.
C’est notamment pour ça que je veux être transparent - dans cette newsletter sur X/Twitter - en partageant ce que je fais, mais aussi mon parcours, mes erreurs et les leçons que j’en ai tiré.
Je suis juste un mec qui est passionné par :
éduquer/aider les autres à progresser : c’est ce que j’ai fait toute ma vie en tant que coach d’aviron, prof de soutien à domicile, prof à l’Université, et au-travers de ces newsletter
l’investissement en Bourse : et surtout l’investissement à long-terme, qui requiert patience et discipline, loin de la frénésie du trading et des gains soi-disant faciles et rapides
la rigueur scientifique : j’ai un doctorat, j’ai publié des dizaines d’articles scientifiques, et même si je ne suis dans le milieu académique aujourd’hui, je continue d’appliquer cette rigueur dans ma façon d’analyser les entreprises
Je t’en dirais plus dans les semaines qui viennent, mais pour l’instant, en tant qu’abonné à la newsletter, tu as droit à un petit cadeau 😁
Je veux d’abord mettre en place un système de formation INDIVIDUELLE, en face-à-face (virtuel), pour répondre à TES besoins spécifiques.
L’offre “Fast-Food” consistera en :
1h d’appel en visio avec moi : pour répondre à tes questions, t’aider à progresser sur un point en particulier, échanger sur une entreprise spécifique…
un fichier Simulateur d’intérêts composés, avec explications et surtout qu’on pourra customiser ensemble pour simuler TA propre situation
un fichier Planificateur de Budget, celui que j’utilise divisé en 4 catégories de dépenses pour y voir plus clair sur tes finances
Cette offre sera proposée à 99 €. Mais pour les 10 premiers à réserver un appel, le “Fast-Food” sera proposé à 99 € gratuitement ! Pour réserver un appel, clique sur le lien ci-dessous ⤵️
🐦 Le tweet de la semaine
J’ai créé un portefeuille virtuel avec 50 entreprises du S&P 500 sélectionnées au-hasard. Hâte de voir comment il va évoluer 😄
PS : Si le Random Stocks Portfolio fait mieux que mon propre portefeuille, je vais mal le vivre 👀
💬 La citation de la semaine
Après avoir failli commettre une terrible erreur en n’achetant pas See's Candies, nous avons commis cette erreur à de nombreuses reprises. Apparemment, nous apprenons lentement. Ces coûts d'opportunités n'apparaissent pas dans les états financiers, mais ils nous ont coûté plusieurs milliards.
Charlie Munger
📊 Le juste prix : Vinci
Acheter des entreprises de qualité, c’est bien.
Les acheter au “juste prix” (ou au moins, sans payer trop cher !), c’est mieux…
Chaque semaine, je te partage mes estimations sur la valorisation d’une entreprise. Pour comprendre la méthode, je t’invite à (re)lire cette édition de la newsletter.
Le tableau ci-dessous te permet de visualiser mes différentes estimations en fonctions des hypothèses de croissance des free cash flow & du ratio de valorisation Prix / FCF.
En rouge 🔴 Le prix actuel semble sur-valorisé.
En blanc ⚪️ Le prix actuel semble correctement valorisé.
En vert 🟢 Le prix actuel semble sous-valorisé.
(Attention : les couleurs sont relatives au prix de l’action le jour de l’analyse !)
⬇️ Mon estimation personnelle ⬇️
Croissance des free cash flow
Historiquement sur 10 ans, le CAGR (compounded annual growth rate) se situe entre 8 et 20 %.
Je pense que Vinci peut augmenter ses FCF de 8 % par an en moyenne sur les 5 prochaines années.
Ratio Prix / FCF
Historiquement sur 10 ans, le ratio Prix / FCF se situe entre 5 et 13, excepté quelques pics à 20-22.
Je pense qu’un ratio de 8 semble raisonnable au vu de son historique et de ses perspectives.
Avec ces hypothèses que je juge assez prudentes, on peut voir dans le tableau que mon juste prix se situerait autour de 154 €, dans un cadre allant de 123 à 190 €.
⚠️ Attention : Vinci est relativement complexe à analyser, notamment à cause d’une part importante d’amortissements dans les états financiers, qui créent une différence parfois importante dans les rapports entre les bénéfices et les free cash flow.
En se basant sur les bénéfices, je trouve au-contraire que le prix actuel serait sur-valorisé, en prenant comme hypothèses :
croissance des bénéfices de 8 %
PER de 12
🤩 Une image vaut mille mots
👉 Plus la couleur est foncée dans la colonne, plus le risque est élevé.
👉Plus l'actif est à droite (et plus les bords sont en gras) - moins il est liquide.
🛠 Une ressource vraiment utile : Joseph Carlson (YouTube)
Sur sa chaîne YouTube, Joseph partage son portefeuille, ses convictions et son point de vue sur l’actualité des entreprises.
Il fait partie des rares créateurs à publier depuis 5 ans en toute transparence l’évolution de son portefeuille sur sa chaîne.
Je partage beaucoup de ses points de vue concernant le type d’entreprises dans lesquelles investir : ce qu’il appelle des “compounding machines”, qui pourrait se traduire en français par “des entreprises à croissance composée” (ça sonne moins bien !). Ou tout simplement des entreprises à croissance exponentielle.
Joseph a même partagé un document décrivant sa philosophie d’investissement, accessible sur Dropbox.
🔚 C’est tout pour aujourd’hui !
Si tu as quelques minutes, tu peux répondre à ce sondage et m’aider à améliorer Le Buffet Finances !
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