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💭 Mon blabla : Cash(flow) is king !
📚 3 min pour comprendre : Les flux de trésorerie, en 3 niveaux de complexité
📊 Le juste prix : Amazon
💬 La citation de la semaine : Warren Buffett
🤩 Une image vaut mille mots : Cash Flow Statement Explained Simply (Long-Term Mindset)
🛠 Une ressource vraiment utile : One up on Wall Street, de Peter Lynch
PS : On accueille 37 nouveaux membres : on est désormais 457 autour du Buffet Finances ! Merci à tous de me lire ❤️
PPS : Si la newsletter est trop longue, n’oublie pas de cliquer sur “Voir le message en entier”, ou de la lire directement sur Substack 😉
Et un petit sondage avant de commencer ⤵️
💭 Mon blabla : Cash(flow) is king !
L’argent, ça va ça vient, mais quand ça vient, ça va !
Cette semaine on s’attaque au dernier des 3 états financiers, après avoir étudié le compte de résultat puis le bilan, c’est au tour du flux de trésorerie !
Si le compte de résultat est comme ton suivi des salaires & dépenses sur une période, et que le bilan est comme une photo de ton patrimoine à un instant donné, le tableau des flux de trésorerie est comme un relevé de ton compte bancaire. Il décrit les mouvements (les flux) d’argent qui rentrent et qui sortent sur une période donnée, et te montre comment le cash (la trésorerie) se “déplace” dans l’entreprise.
Il ne se préoccupe pas des transactions, des contrats signés ou des dettes : seulement de quand est-ce que de l’argent est déposé ou retirer du “compte bancaire” de l’entreprise.
Je vais décrire les différentes parties des flux de trésorerie dans la section suivante “3 min pour comprendre…”. Je vais donc partager ma façon de lire ce tableau, les informations importantes que je recherche, notamment les fameux free cash flow (flux de trésorerie disponible).
Je vais prendre comme exemple les résultats du 2e trimestre 2024 d’une petite entreprise pas très connue…
Comme tu le vois, le tableau est divisé en 3 gros “blocs” :
Operating activities
Les activités opérationnelles sont comme l'argent dont tu as besoin pour faire fonctionner ta maison. Cette section commence par le revenu net, mais les charges non monétaires sont ensuite ajoutées. Ce sont des charges qui ont été comptabilisées dans le compte de résultat, mais pour lesquelles aucun argent n'a réellement été échangé.
Ce bloc comprend en général 4 éléments :
Amortissement : amortissement progressif d'un actif incorporel, un peu comme payer plus d'intérêts au début d'un prêt.
Dépréciation : amortissement progressif d'un actif corporel, comme la valeur de ta voiture qui diminue au fil du temps.
Rémunération en actions (share-based compensation): rémunération des employés avec des actions au lieu d'argent liquide.
Dépréciation d'actifs : lorsque la valeur marchande d'un actif est inférieure à celle indiquée précédemment et est dépréciée, comme lorsqu'une entreprise admet avoir payé trop cher pour une acquisition.
Ce bloc se termine en général avec l’un des critères les plus important selon moi : le flux de trésorerie opérationnel (Operating cash flow, ou ici “Cash generated by operating activities”). Car ce qu’on souhaite, c’est que l’entreprise parvienne à produire de plus en plus de CASH grâce à ses activités principales.
Investing activities
Les activités d’investissement sont comme l’argent utilisé pour rénover ta cuisine ou peindre ta maison. Il ne s’agit pas de gestion quotidienne classique, mais d’entretien et d’investissement dans la maison.
Ce sont donc les fonds utilisés pour réinvestir dans l’entreprise, soit pour la croissance, soit pour maintenir les actifs. Il s’agit de trésorerie utilisée au-delà du cadre des opérations quotidiennes d’une entreprise, comme la construction d’une nouvelle usine ou l’acquisition d’une autre entreprise.
La ligne qui m’intéresse principalement est celle des CapEx (capital expenditure), ici nommée “Payments for acquisition of property, plant and equipment”. Car c’est en soustrayant ce montant au cash flow opérationnel qu’on calcule le fameux free cash flow.
Financing activities
Les activités de financement sont comme l’argent touché en empruntant, ou l’argent utilisé pour rembourser tes dettes.
Pour les entreprises cotées en bourse, cela comprend l'émission d'obligations ou de nouvelles actions (générant un flux de trésorerie positif) ou le versement de dividendes et le rachat d'actions (générant un flux de trésorerie négatif).
Ce que je regarde en particulier est de vérifier que le paiement des dividendes et les rachats d’actions se fassent avec de l’argent disponible et sans prendre de dettes. Un gros “red flag” pour moi est de voir une augmentation des dividendes versés, tout en augmentant le nombre d’actions (au lieu d’en racheter).
FREE CASH FLOW
S’il ne devait y avoir qu’un seul paramètre à vérifier, ce serait celui-ci pour moi. C'est l'un des chiffres les plus essentiels qu'une entreprise génère, mais attention car il n'est pas toujours indiqué dans le tableau des flux de trésorerie, et il faut parfois le calculer.
Le flux de trésorerie disponible résulte simplement de la soustraction des dépenses d'investissement (CapEx) du flux de trésorerie d'exploitation.
On peut donc voir que les free cash flow sont passés de :
88,945 - 8,796 = 80,149 Mds $ sur les 9 mois se terminant le 1er juin 2023
à 91,443 - 6,539 = 84,904 Mds $ sur les 9 mois se terminant le 29 juin 2024
Pourquoi cet intérêt massif pour les free cash flow ?
Par ce que c’est le “vrai” argent qui reste à la fin, et qui pourra être utilisé par l’entreprise pour rembourser ses dettes, racheter ses propres actions, payer des dividendes, ou tout simplement garder de la trésorerie “au chaud”.
Les free cash-flow sont tellement important que je pense leur dédier une newsletter à part entière…
Pour citer Warren Buffett :
Nous sommes intéressés par les entreprises qui génèrent des liquidités plutôt que par celles qui en consomment. Nous sommes prêts à ce qu'elles utilisent des liquidités, à condition que cet usage produise des rendements suffisamment élevés. Mais nous avons cette préférence pour les choses qui dégagent des liquidités.
360 degrés
Pour finir, la partie inférieure du tableau des flux de trésorerie montre en général la trésorerie avec laquelle l'entreprise a commencé au début du trimestre ou de l'année et la compare à la trésorerie avec laquelle elle a terminé la période.
La trésorerie avec laquelle l'entreprise termine est également indiquée en haut de la section des actifs du bilan, dans la ligne de trésorerie et équivalents de trésorerie.
Le tableau des flux de trésorerie commence donc par le résultat net (qu’on trouve aussi en bas du compte de résultat), et se termine par la trésorerie et équivalents de trésorerie (en haut du bilan). C'est ainsi que les trois états financiers se connectent pour montrer une vue complète à 360 degrés des performances financières d'une entreprise.
📚 3 min pour comprendre : Les flux de trésorerie, en 3 niveaux de complexité
Résumé
Le tableau des flux de trésorerie montre les mouvements de cash de l’entreprise.
Le résultat final montre si l’entreprise parvient à générer de plus en plus de cash au fil du temps.
Niveau Enfant
Le flux de trésorerie est comme un journal qui montre où l'argent de l'entreprise est allé et d'où il est venu. Il permet de voir combien d'argent est entré et combien est sorti, comme quand l'entreprise paie des factures ou reçoit de l'argent de ses clients.
Niveau Débutant
Le flux de trésorerie est un document financier qui montre comment l'argent circule dans l'entreprise sur une période donnée, comme un trimestre ou une année. Il est divisé en trois parties principales :
Flux de trésorerie d'exploitation : C'est l'argent qui entre et sort de l'entreprise grâce à ses activités normales, comme vendre des produits ou payer les salaires.
Flux de trésorerie d'investissement : Cela montre l'argent que l'entreprise dépense pour acheter ou vendre des actifs à long terme, comme des machines ou des bâtiments.
Flux de trésorerie de financement : Ici, on voit l'argent que l'entreprise reçoit ou dépense pour emprunter de l'argent, rembourser des prêts, racheter des actions, ou payer des dividendes aux actionnaires.
Le résultat final du flux de trésorerie montre si l'entreprise a gagné ou perdu de l'argent liquide au cours de la période.
Niveau Avancé
Le flux de trésorerie, ou cashflow statement, est un document crucial qui détaille les mouvements de trésorerie au sein d'une entreprise pendant une période spécifique. Il se compose de trois sections principales :
Flux de trésorerie d'exploitation (Operating cash flow) :
Cela représente les flux de trésorerie générés ou consommés par les activités principales de l'entreprise. Il inclut les recettes des ventes, les paiements des fournisseurs, les salaires, et d'autres coûts opérationnels.
Les ajustements pour les variations du fonds de roulement, comme les créances clients et les dettes fournisseurs, sont également pris en compte.
Flux de trésorerie d'investissement (Investing cash flow) :
Il montre les flux liés aux achats et ventes d'actifs à long terme. Les sorties de trésorerie comprennent les dépenses en capital (CAPEX) pour l'achat de nouveaux équipements ou la construction d'installations.
Les entrées de trésorerie peuvent provenir de la vente d'actifs ou du recouvrement de prêts accordés.
Flux de trésorerie de financement (Financing cash flow) :
Cette section reflète les flux liés aux activités de financement, tels que l'émission ou le remboursement de dettes, l'émission d'actions, et le paiement de dividendes.
Elle montre comment l'entreprise finance ses opérations et ses investissements.
Le solde net de trésorerie à la fin du flux de trésorerie montre l'augmentation ou la diminution de la trésorerie disponible au cours de la période. On utilise ce document pour évaluer la capacité de l'entreprise à générer du cash, à financer ses opérations, et à soutenir ses investissements sans dépendre excessivement de sources externes de financement.
📊 Le juste prix : Amazon
Acheter des entreprises de qualité, c’est bien.
Les acheter au “juste prix” (ou au moins, sans payer trop cher !), c’est mieux…
Chaque semaine, je te partage mes estimations sur la valorisation d’une entreprise. Pour comprendre la méthode, je t’invite à (re)lire cette édition de la newsletter.
Le tableau ci-dessous te permet de visualiser mes différentes estimations en fonctions des hypothèses de croissance des free cash flow & du ratio Prix / FCF.
En rouge 🔴 Le prix actuel semble sur-valorisé.
En blanc ⚪️ Le prix actuel semble correctement valorisé.
En vert 🟢 Le prix actuel semble sous-valorisé.
(Attention : les couleurs sont relatives au prix de l’action le jour de l’analyse !)
⬇️ Mon estimation personnelle ⬇️
⚠️ Attention
Pour Amazon, je vais me baser sur les operating cash flow plutôt que les free cash flow. Tout simplement car Amazon est habituée à faire de gros investissements en elle-même, se traduisant par des périodes transitoires avec des free cash flow négatif (comme récemment entre 2021 et 2023).
Croissance des operating cash flow (OCF)
Historiquement sur 10 ans, le CAGR (compounded annual growth rate) se situe entre 15 et 35 % (ce qui est TRÈS haut).
Je pense que Amazon a les moyens de voir ses OCF augmenter d’au-moins 10 % par an sur les 5 prochaines années, en restant très, très prudent.
Ratio Prix / OCF
Historiquement sur 10 ans, le ratio Prix / OCF se situe entre 16 et 46, avec un ratio median autour de 26.
Je pense qu’un ratio de 20 dans 5 ans semble raisonnable.
Actuellement, on peut voir que le ratio de valorisation est presque au plus bas depuis plus de 10 ans…
Avec ces hypothèses que je juge très prudentes, on peut voir dans le tableau que mon juste prix se situerait autour de 192 $, soit 6 % au-dessus du prix actuel de 180 $.
Mon avis personnel (et qui n’engage que moi !) est que Amazon reste sous-évaluée, malgré la hausse quasi-ininterrompue depuis début 2023.
Du point de vue de l’analyse technique, on observe une zone de résistance autour des 190 $ (testé en juillet et novembre 2021, et plus récemment en avril et mai 2024).
A toi de jouer ! Dis-moi ce que tu penses être le juste prix pour l’action Amazon ⬇️
💬 La citation de la semaine
Je n’aime pas les dettes et je n’aime pas investir dans des entreprises qui ont trop de dettes, en particulier à long-terme. Avec une dette à long-terme, les augmentations des taux d’intérêt peuvent avoir un impact considérable sur les bénéfices des entreprises et rendre les flux de trésorerie futurs moins prévisibles.
Warren Buffett
🤩 Une image vaut mille mots
🛠 Une ressource vraiment utile : One up on Wall Street, de Peter Lynch
J’ai adoré ce livre : non seulement Peter Lynch est un investisseur avec un palmarès hors-normes (29 % / an en moyenne pendant ses 13 ans à la tête du fond d’investissement “Magellan”… oui, c’est énorme !), mais ce livre est écrit comme s’il l’auteur nous parlait directement, en évoquant sa vie personnelle, et certains de ses “échecs” en Bourse, le tout avec un ton légèrement décalé et souvent plein de second degré 😄
Pour moi clairement l’un des meilleurs livres quand on commence à investir en Bourse, à la fois complet mais pas trop technique, suffisamment long mais jamais ennuyeux.
J’ai d’ailleurs prévu d’en parler plus longuement dans une prochaine newsletter 😉
🔚 C’est tout pour aujourd’hui !
Si tu as quelques minutes, tu peux répondre à ce sondage et m’aider à améliorer Le Buffet Finances !
N’hésite pas à partager la newsletter, c’est le meilleur soutien que je puisse recevoir 😊
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